CONTEXTE

L’année 2020 a démarré avec de nouvelles terrifiantes portant sur la maladie à COVID-19 détectée pour la première fois en décembre 2019, en Chine. Une maladie qui s’est, aussitôt, transformée en pandémie mondiale – une crise sanitaire d’une ampleur jamais vécue en ce siècle. Le BVES, dans son travail de  protection des droits des enfants très vulnérables (enfants soldats démobilisés, enfants réfugiés ou déplacés non-accompagnés, enfants en situation de rue, enfants en détention), a eu à faire face à de nombreuses crises au cours des décennies passées : épidémie de choléra, pandémie de VIH/SIDA, épidémie d’Ebola et conflits armés incessants, notamment.

CAPACITE ORGANISATIONNELLE D’ADAPTATION, DE RESILIENCE, DE DEVELOPPEMENT STRATEGIQUE ET D’INNOVATION CONTEXTUELLE ET PROGRAMMATIQUE

Au cours de cette année 2020, le BVES a accordé une priorité sans précédent au développement d’un Plan Organisationnel et Programmatique (POP) d’adaptation, de développement stratégique et d’innovation afin d’agir sur l’impact mental de la COVID-19 sur ses membres, son staff, ses nombreux bénévoles communautaires et surtout ses centaines d’enfants et adolescent(e)s vulnérables et bénéficiaires de ses actions. Agir contre l’impact de la COVID-19 sur les lieux de travail (bureaux administratifs, Centres d’hébergement et de prise en charge transitoire des enfants et missions de terrain) ainsi que sur les modalités de travail en faveur des enfants. Tout en observant les mesures-barrières contre la COVID-19, le BVES a initié une stratégie interne contre la peur et la panique (lesquelles qui rendent psychologiquement et physiquement, vulnérables) et a agi contre l’esprit de catastrophisme en se protégeant.

A la fin de cette année 2020, le BVES n’a enregistré aucune perte tragique en vie humaine au sein de ses membres, son staff et des enfants desservis. Le staff est resté actif, même en période d’Etat d’urgence et de confinement suite à ce COVID-19, en RDC.

Le BVES a continué, dans le respect strict des mesures-barrières contre la COVID-19, de protéger les droits de près de 35000 enfants très vulnérables, parmi eux 10500 filles.

 PROTEGER LES DROITS DES ENFANTS

  • Prévenir le recrutement et l’utilisation d’enfants ainsi que les violences sexuelles à leur égard par les forces et groupes armés

En contexte marqué par le COVID-19, en 2020, le BVES est resté actif dans la surveillance du recrutement et de l’utilisation d’enfants (filles et garçons) par les groupes armés, grâce aux missions de terrain et à un réseau communautaire impliquant différents acteurs et facilitant d’atteindre les chefs des groupes armés  rebelles pour leur sensibilisation et négociation pour la libération des enfants (soldats ou esclaves sexuelles).

Le BVES a accordé une attention particulière à l’identification et à l’encadrement  protecteur des enfants à risque tels les enfants des rues, les enfants réfugiés ou déplacés non-accompagnés, les enfants exploités sexuellement ou économiquement ainsi que les enfants libérés de la prison ou des cachots militaires.

Le BVES a fourni l’accès aux services essentiels : hébergement transitoire, consultations et soins  médicaux,  alimentation et nutrition, sensibilisation contre les épidémies, la pandémie à COVID-19, éducation non-formelles (alphabétisation, rattrapage scolaire et réinsertion scolaire formelle) combinée à l’orientation en apprentissage professionnel et aux activités génératrices des revenus à base communautaire. Les écoles BVES à la recherche de leurs exclus, le Service Social (SS),  ainsi que les Unités des Soins Santé et de Nutrition (USS-N) ont été d’une importance capitale.

  • Protéger les enfants libérés des forces et groupes armés, assurer leur réhabilitation psycho-sanitaire et sociale et appuyer leur autonomisation économique et sociale

Le BVES, en contexte à COVID-19, a continué de se mobiliser pour que les filles et les garçons soient dissociés des éléments des groupes armés. Des milliers d’enfants ont été libérés et directement réunifiés à leurs familles, avec le suivi social du BVES. Parmi eux, les enfants séparés de leurs familles et communautés  et les enfants étrangers (rwandais, burundais, ougandais et tanzaniens) ont été référés aux Centres de Transit et d’Orientation (CTO) pour hébergement transitoire, réhabilitation psycho-sanitaire et sociale , localisation des familles, réunification familiale, réinsertion scolaire formelle, apprentissage professionnel ou appui aux AGR  dans le but de leur autonomisation économique et sociale, à base communautaire.

Les adolescent(e)s difficiles à réunifier à leurs familles ont été placé(e)s dans les Foyers des Jeunes Autonomes (FJA) et suivi(e)s en réinsertion scolaire ou professionnelle.

Tout au long de l’année, les CTO pour filles et  les CTO pour garçons, ont offert les services essentiels aux enfants et ont abordé tous les problèmes de santé mentale liés aux inquiétudes et interrogations des adolescent(e)s face à la pandémie à COVID-19.

  • Surveiller les violations des droits des enfants en contexte à COVID-19 et d’état d’urgence y relatif

En date du 24 mars 2020, le Président de la RDC a décrété l’Etat d’urgence avec fermeture de toutes les écoles. Cette situation est venue déroger la situation des droits humains, laquelle était déjà précaire. Le BVES a réalisé une enquête de surveillance des droits des enfants dans les secteurs de l’éducation, de la protection et de la santé, de mars 2020 à décembre 2020. La situation a été préoccupante et le BVES a constamment rappelé aux autorités civiles et militaires leurs responsabilités premières, en même temps qu’il a appuyé les efforts des communautés locales à protéger leurs enfants dans cet environnement marqué par les conflits armés et la COVID-19.

  • Protéger spécifiquement les droits des jeunes filles en situation particulièrement difficile

La surveillance de la situation des droits des enfants a constaté une augmentation des risques  d’exploitation sexuelle des jeunes filles dans le contexte à COVID-19, en milieux urbains et ruraux. Au cours de cette année 2020, le DFF (Département Femmes et Filles) et les Centres BVES pour la Protection des Droits de la Jeune Fille  (CPDJF) se sont particulièrement penchés sur la protection des droits des jeunes filles très vulnérables et séparées  de leurs familles. La prévention des violences sexuelles, de la marginalisation et de la stigmatisation à leur égard ainsi que leur déscolarisation massive, a été très importante. Le DFF et les CPDJF ont également aidé ces filles à acquérir de nouvelles compétences de vie et de leadership féminin.

  • Renforcer le rôle des jeunes adolescent(e)s dans la prévention des conflits et dans les efforts de consolidation de la paix en contexte de conflits armés et de COVID-19.

Les conflits armés, à l’Est de la République Démocratique du Congo, violent massivement et gravement les droits des enfants et des jeunes adolescent(e)s. Le BVES développe, depuis une décennie, une stratégie innovante consistant à accompagner activement les jeunes adolescent(e)s à devenir NON des facilitateurs des violences mais plutôt des artisans de la construction ou de la consolidation de la paix pour leur avenir meilleur, dans leurs communautés vitales déchirées par les violences.

Le BVES en tant qu’acteur-clé du changement social, a élaboré en faveur de ces jeunes, des mécanismes de prévention, de sensibilisation et de conscientisation afin qu’ils adoptent des attitudes positives conciliantes, de non-violence et constructive.

Le BVES a développé certains outils spécifiques (Livret du Jeune Messager de la Paix, 3 boîtes à outils pour le perfectionnement du leadership des jeunes en faveur de la paix portant sur le leadership féminin et participation, la Paix et gestion des conflits et les Violences basées sur le genre).

Ce travail aussi important a bénéficié du soutien technique et financier de International Alert avec l’appui financier de UN Peace Building Fund.

En 2020, le BVES, tout en renforçant les capacités des jeunes adolescent(e)s à propos des mesures-barrières anti-COVID-19, s’est mobilisé  pour atteindre ces ambitieux objectifs, à la fois dans ses Centres d’accueil et de prise en charge des jeunes filles et des jeunes garçons ayant été impliqués dans les conflits armés, mais également dans les communautés touchées par les conflits armés.

DEVELOPPEMENT DE L’APPROCHE « TRAVAIL EN RESEAU » DES ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE (OSC) ET AU-DELA

Le BVES, en 2020,  a continué de maintenir son leadership dans les domaines de la protection des droits des enfants affectés par les conflits armés en particulier et des droits humains, en général. Le BVES a continué de pousser les organisations locales à soutenir les efforts de consolidation de la paix.

Le BVES a coordonné successivement le Réseau Régional  des OSC contre le recrutement et l’utilisation d’enfants par les groupes armés, la Synergie des Organisations des Droits de l’Homme (SODH) et le Réseau Congolais des Artisans de Paix (RECAP).

Au-delà de ces initiatives nationales et régionales, le BVES, en 2020, a continué d’apporter sa contribution à des Réseaux internationaux d’ONG œuvrant essentiellement dans les domaines de défense des droits humains, de la santé, de l’éducation, de la consolidation de la paix et de la protection de l’environnement.

DEVELOPPER L’APPROCHE « PARTENARIAT » EN CONTEXTE DE CRISE PLANETAIRE A COVID-19

En 2020, le BVES a particulièrement bénéficié de la solidarité locale, nationale et internationale dans son travail complexe et innovant, en contexte à COVID-19. Ont soutenu le travail du BVES  en 2020 : le Fonds pour les Droits Humains Mondiaux (FDHM), le Jewish World Watch (JWW), la Fondation Roi Baudouin (FRB), International Alert (IA),  Médecins du Monde Belgique (MDM-Be) la MONUSCO/SPE, BCNUDH, UNICEF, Save the Children, le Comité des Amis du BVES en Belgique, The World’s Children’s Prize Foundation (WCPF), le Comité International de la Croix-Rouge (CICR-Genève), Amnesty International, Kidogos (asbl), Egalité Maintenant, Education à Voix Haute, Solidarité COVID-19 Francophone,  Solidarité-Belgique (Sophie et Claude Mertens), Comedy Marathon, The Sisterhood is Global Institute, Action Solidarité pour le Développement Humain (ASODH), UN Femmes, UN SIDA et War Child Canada. Des donations individuelles ont été offertes (Marylène Chevronnet, Jeason, etc.). Officiellement, la collaboration a été bonne avec les Ministères des Affaires Sociales, de la Santé, de l’Education, du Plan et de la Jeunesse, de l’Intérieur et de la Justice et Droits Humains.

NOURRIR LES ENFANTS DES CENTRES DE TRANSIT GRACE AU PROGRAMME D’AGROPASTORAL ET DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT

 En 2020, avec respect des mesures-barrières  contre la COVID-19, le BVES a continué d’assurer une part importante de la sécurité alimentaire des milliers d’enfants ayant transité dans ses nombreux CTO par ses initiatives de production alimentaire animale et végétale. Des champs agricoles, des fermes à petit-bétail et volaille et des boisements ont été entretenus, à côté des CTO en villes comme en milieux ruraux. Des suppléments des récoltes ont été vendus et renforcer les revenus/les recettes de l’organisation.

ORGANISATION RECOMPENSEE POUR SON SPECIAL TRAVAIL EN 2020

Le Bureau d’œuvres parmi les jeunes de la Communauté des Eglises Libres de Pentecôte en Afrique (CELPA) a décerné un Brevet de mérite au BVES pour ses innovantes actions en faveur des enfants en situation particulièrement difficile et en contexte à COVID-19, en 2020.

HOMMAGE A ELISABETH BURDOT, FONDATRICE ET PRESIDENTE DU COMITES DES AMIS DU BVES A BRUXELLES, DECEDEE EN SEPTEMBRE 2020

En 2020, le BVES n’a pas eu que des succès mais aussi des défis importants. A Bruxelles, Madame Elisabeth Burdot, Ambassadrice de bonne volonté pour le travail du BVES, est décédée. En même temps, en RDC, Madame SIFA Rosette, Vice-Présidente du Département Femmes et Filles (DFF) du BVES a vu sa santé se détériorer.

A côté des problèmes mentaux  provoqués par la pandémie à COVID-19,  ces deux événements ont affecté profondément le mental au BVES, au dernier trimestre de l’année 2020.

 

                                               

  1. Extrait du Rapport annuel 2020 du BVES, « Agir sur l’impact de COVID-19 et défendre les droits des enfants séparés des familles en République Démocratique du Congo ». Vous souhaitez obtenir l’intégralité du Rapport, contactez-nous, s’il vous plait. E-mail : info@bves-rdc.org et rdc@gmail.com